Et pendant ce temps, les pavés parisiens résonnent du bruit des baskets en marche vers le postérieur de Myriam El Khomri et sa réforme du code du travail. Providentiel croupion, judicieusement positionné là pour servir de réceptacle à la colère syndicale, et du même coup, épargner ceux de la triplette Valls/Macron/Hollande, soudain touchée par une réformite aiguë qui aura incubé pendant 4 ans sans le moindre symptôme apparent.
Parmi les points d'achoppement figurent les modalités de licenciement, et particulièrement, le calcul des indemnités.
En revanche, à l'UNEDIC ces considérations n'ont visiblement pas plus d'intérêt que la greffe d'une troisième couille entre les guitares de ce con de Manneken-Pis.
En effet, dans la grande tirelire de l'assurance chômage, les sanctions infligées aux employés véreux sont soumises aux principes de la géométrie variable, et les indemnités de départ fixées selon les résultats d'un concours de braguettes.
En 2012, "Moi Président" nous expliquait que l’ascenseur du chômage était plein à craquer de faux chômeurs, qu'on allait remettre en route les poires à lavement, et que ça allait chier des boulons, tout ça...
Il fallait donc former des équipes, fixer des objectifs et nommer des chefs.
Alors l'administration a accouché d'une de ses concrétions qui, pour une fois, n'était pas un parachutage d'une autre fabrique à roupiller en rond, mais un membre issu des fichiers qu'elle avait la mission d'indemniser.
Bref, elle a chargé à un ancien chômeur, la tache informatique de superviser l'équipe de limiers lancée aux trousses de ces salauds de chômeurs qui font rien qu'à saboter les chiffres des instituts de sondage sur lesquels François Hollande se gaufre depuis 4 ans.
Pierre Lachaize qu'il s'appelle le gus.
Pierre Lachaize...
A un "i" et un "r" près, on touchait du doigt le mystique camping pour célébrités défuntées, que le touriste chinois qui se respecte se doit d'arpenter avant de rentrer en Mandchourie assembler des Samsung Galaxy. Les parisiens (et les chinois..) sauront de quoi je parle.
Le repêché se met donc au boulot, et organise la traque à la vermine qui dilapide le denier public. Bataille emblématique voulue par un gouvernement qui se qualifie "d'offensif", bien décidé à harponner le nuisible gibier qui se cacherait derrière des allocations indûment versées. Vieux serpent de mer de la chasse à l'escroc social qui, depuis toujours, consiste à lâcher aux trousses d'une minorité de faisans, une armée entière de fonctionnaires parisiens super motivés et gonflés à bloc, aux ordres d'un ministère pléthorique en sur-effectif permanent, et ou pullulent des centaines d'emplois aussi fictifs qu'inutiles, mais dont personne ne viendra jamais perturber la quiétude.
Ceci étant dit, les ordis de l'UNEDIC se mettent à carburer à plein régime pendant une pige, farfouillant ça et là les dossiers susceptibles d'être harponnés par le colbac, jusqu'à ce qu'un des grattouilleurs de narine aux doigts plus agiles que ses copains, accroche un Mickey de taille respectable...
Et quel Mickey! Un mâle teigneux au pelage rustre.. Un sournois...
Un certain.. Lachaize Pierre.
Lachaize, Lachaize...
Dis donc René, ça te dit rien Lachaize ? Mais non pas le cimetière, t'es con...
Electrique ?..
Lachaize électrique?!.. Putain, mais t'as quel âge René ?...
Et bien figure-toi, gentil lecteur, que le Pierre Lachaize en question, n'était autre.. que le Pierre Lachaize en question. Lequel percevait depuis un an les 4982,30 euros d'allocation mensuelle au titre de demandeur d'emploi, en complément de son salaire de directeur du service informatique de l'UNEDIC...
Probablement étourdi par le bonheur d'un retour à l'emploi, le brave homme, répondant machinalement à de vieux réflexes de précarité, ré-actualisait son statut de chômeur à chaque fin de mois sans même s'en rendre compte.
Ah, misère sociale, quand tu nous étreints de tes pinces au point de n'en plus avoir sa tête...
Aussi sec, le délégué FO de l'UNEDIC ligature les roustons du contrevenant, y agrafe un double des listings compromettants, et envoie tout le paquet dans le burlingue de la DRH.
Le goudron était chaud, les plumes débordaient du sac. Tout était prêt pour un lynchage en règle...
C'était sans compter sur la mansuétude de Mme la Directrice qui, magnanime, décidera de lessiver le calecif de son indélicat collaborateur en famille. Elle en profitera également pour astiquer son contenu à la main, puisque le chapardeur ne se verra pas sanctionné d'une quelconque procédure disciplinaire pour faute grave ou faute lourde, mais d'une honorable mise à pied suivie d'une rupture conventionnelle.
Et là, pas question d'anticiper les projets de Mme El Khomri. L'UNEDIC versera 160 000 euros à M.Lachaize au titre de l'indemnité de rupture du contrat de travail. Pas mal pour avoir tapé 14 mois durant dans la caisse publique. Quant aux versements injustement perçus pendant tout ce temps, la généreuse directrice les renverra par pertes et profits d'un coup de langue ferme et définitif.
On pouvait imaginer que la distribution de gâteries allait profiter aux autres protagonistes de l'affaire, et plus particulièrement au courageux informaticien qui l'a fait remonter des profondeurs du disque dur de l'UNEDIC.
Que nenni !.. ( Comme disait Joly Jumper..)
Mme la Directrice avait sifflé la fin de la récrée, passé un kleenex au coin de ses lèvres, et remis son chéquier dans sa culotte. Le pauvre bougre qui aurait du se voir gratifié d'un avancement conséquent, a reçu à la place un recommandé lui signifiant son licenciement sans indemnité ni préavis, pour avoir consulté un fichier sensible sans en avoir sollicité l'autorisation à son supérieur hiérarchique.
Supérieur hiérarchique qui, vous l'aurez compris, n’était autre que le fameux Pierre Lachaize, généreusement fellationné pour son forfait...
Ainsi vont les administrations de ce pays, ou il convient de demander à son chef corrompu jusqu'à son taux d'albumine, l'autorisation officielle de le dénoncer à sa hiérarchie, sous peine de tâter du fouet rédempteur.
Inaccessibles manoirs, ou trônent marquis et prétendants parfaitement intouchables, et qui font régner des lois de taiseux avec lesquelles il suffit de s'accommoder. Y compris quand il s'agit de faire porter leurs seaux de pisse par les sous-fifres qu'ils ont à leur botte.
Des administrations que les plus réalistes d'entre-nous assimileront à d'immenses incubateurs à Cahuzac ...
Eric.
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