vendredi 12 mai 2017

L'alien et les agneaux...


Dans une vie antérieure, un géant à képi avec un gros pif disait des français qu’ils étaient des veaux…
Au lendemain de cette élection, qui pourrait encore lui donner tort.
Comment qualifier autrement un peuple qui vient de subir 5 ans de touché rectal, et qui redonne un pot de vaseline aux mêmes proctologues ?
De "veaux", même si c’est parlant, est un effet de langage qui appartient au passé.
Aujourd’hui, nous parlerions de "schizophrènes", de "sadomasos", voire tout simplement d’"imbéciles".
Bien sûr, on me trouvera toujours un pisse-froid pour me dire que chacun fait ce qu’il veut de sa carte d’électeur et que l’isoloir est un sanctuaire, gnigni gnagna...
A la bonne heure.
Sauf que depuis 3 semaines, un jeune paltoquet vitupérant et sa bande de propagandistes exaltés ont posé un pied sur la nuque de cette liberté démocratique en promettant rien de moins que la disgrâce et l’excommunication à ceux qui oseraient confier le pays au Malin et à ses démons.
Tout y passe. Fascisme, nazisme, les jours les plus sombres de notre histoire, peste brune…

Les grands mots sont tous de sortie et matraqués du matin au soir. Il faut marquer les consciences, faire naître le doute, créer le sursaut de lucidité, ouvrir les yeux. Bref, foutre le trac…
En clair, soit tu votes pour moi et tu restes républicain, digne et humaniste, soit tu votes Le Pen et tu deviens un enculé de facho, vichyste, et complice de l’apocalypse à venir.
Et ça marche.
Surtout si on ajoute le geste aux mots, quitte à se livrer à l’instrumentalisation la plus abjecte. Ainsi, dans son delirium exorcistique,  l’équipe Macron n’hésitera pas à réveiller les morts d’Oradour sur Glane et ceux de la Shoah.  Ultime récupération nauséabonde sensée faire rentrer au bercail les âmes égarées, attirées par les hurlements lugubres des loups post-hitlériens lancés à leurs trousses.
Enfer et putréfaction !...
Le tout relayé comme il se doit par tout le gratin mondain de la culture et du show-biz, ces inévitables crétins utiles à la morale en bandoulière, hurlant en chœur à l’infâme dictature qui frapperait à nos portes pour égorger nos enfants et les bouffer en brochettes devant un bon rosé.
Alors ça "signe" à tour de bras.  
Tribunes, pétitions, éditoriaux, tout le bordel et son train !
Ce fameux activisme du "bien-penser", né dans les lofts parisiens cossus des boulevards haussmanniens aux fenêtres hermétiquement étanches au tumulte de la rue et de la vie trépidante qui s’y déroule.    
Une semaine de plus, et on nous ressortait les chambres à gaz, les camps de concentration et la solution finale.
A mourir de rire, si l’affaire n’était pas aussi grave.
Comme si au lendemain de son investiture, Marine Le Pen allait passer le pays au napalm et parquer les survivants derrière des barbelés surveillés par des miradors.

Macron a donc réussi son coup sur des peurs qu’il n’a eu de cesse de dénoncer chez ses adversaires à longueur de campagne.
Misérable imposture qui, au passage, accrédite l’idée que 11 millions de français (soit 20% de l’électorat) seraient bons à jeter dans les poubelles réservées aux fascistes, nazis et autres pourritures xénophobes de la pire espèce.
Ils apprécieront…

Nous voilà désormais dans un bateau tout neuf, avec aux commandes celui qui aura tenu le manche de la pioche qui a servi à saborder le précédent. L’absurde de l’histoire retiendra avec cynisme que nous lui avons tenu l’échelle de coupée.
Mais nous avons choisi. Démocratiquement… Balayant d’un revers de bulletin les 4 ans passés par le candidat En Marche au cœur même de ce misérable quinquennat, et le bilan déplorable qu’il a contribué activement à faire prospérer.
Donc oubliés l’explosion du chômage, l’insécurité massive, l’effondrement de notre économie, le massacre de notre image à l’international, l’islamisation consentie, et j’en passe…
Au diable l’illusion du changement ! On prend les mêmes, on recommence, et on vous emmerde. 
Et tant pis si on laisse passer à nouveau l’occasion de renverser la table, quitte à risquer une politique qui certes, n’avait rien d’une solution miracle ni d’une potion magique à appliquer à un pays en ruine, mais avait le mérite de proposer autre chose que des recettes 1000 fois essayées sans autre effet que de nous enfoncer un peu plus dans la fosse à purin.
Oui, le FN au pouvoir comportait certains risques. Oui, certaines valeurs aillaient être bousculées. Oui, on en prenait pour 5 ans. Et alors ? Le changement, n’est-ce pas ce que les gens réclament à cor et à cris depuis des décennies sous les coups de boutoir d’une société de plus en plus violente, anarchique, inégalitaire, sans repères et parfois barbare ?
Et bien il faut croire que non…
Une fois de plus, ce peuple vu par ses voisins comme un chantre de la contestation et de l’insoumission, aura refusé de casser les œufs d’une omelette qui ne verra décidément jamais le fond d’une poêle.
Curieuse population arque-boutée sur le sacro-saint risque zéro au point de reconduire une équipe de baltringues inopérants qui n’a pas tenu le dixième de ses promesses de campagne et a relégué le pays chez les cancres du redressement.  

Bien sûr, on nous dira qu’il fallait y penser avant, au 1er tour, et voter pour  des candidats "normaux"…
Normaux ?!..
De qui parle-t-on ? De ceux qui se sont misérablement discrédités eux-mêmes, soit par leurs turpitudes débiles, soit par leur idéologie rassie, soit par leurs programmes farfelus, et pour certains, les trois à la fois ?
Une blague…
On nous a donc laissé presque par défaut devant le dilemme cornélien de  la peste et du choléra.
La peste, on connait. Qu’est-ce qu’on fait avec le choléra ?
Le dépouillement nous a donné une réponse catégorique à cette question…

Nous ne sommes finalement que d’indécrottables cons, de piètres frileux  et d’illusoires tigres de papier avec une grande gueule, mais qui, une fois dans l’isoloir, ne redeviennent rien faire d’autre que de dociles toutous tout juste bons à voter avec leurs pieds.
Le changement, si tant est qu’il arrive, n’interviendra que le jour où le français décidera de s’enlever le doigt du cul, et d’enfin voter avec ses couilles…

Le paltoquet cité plus haut a bien compris ce phénomène. Et celui qui, du haut de sa bonhomie machiavélique, aura orchestré son avènement au pouvoir, aura toute sa retraite présidentielle pour en savourer les aventures.
François Hollande restera ce clown dont nous avons tous sous-estimé l’intelligence tactique, mais qui aura réussi l’exploit de mettre le pays à genou, de se retirer sur la pointe des pieds, et de conserver le pouvoir pour 5 ans, voire plus.

Aucun des cadors de la politique, tous plus malins et expérimentés les uns que les autres, n’aura décelé l’incubateur branché à l’Elysée, et dans lequel la "créature" Macron prenait forme…


L’Alien est à maturité. Il a déjà digéré ses ennemis.

Sa mère nourricière peut se reposer dans son antre, le "Petit" trône désormais au sommet de la chaîne alimentaire…

Eric. 

  

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