C'est souvent vrai.
En tout cas, si il existe un bout d'hexagone ou se vérifie cet adage, c'est bien Levallois Perret. Non-pas que ses électeurs soient plus inconscients que les autres. Non, ils symbolisent simplement un inquiétant phénomène qui n'est rien d'autre qu'une métastase de ce mal sociétal qui nous grignote peu à peu.
Dans ce pays en proie à tous les délitements, qui brade progressivement son identité, ses valeurs et son intégrité sur l'autel de politiques partisanes et dogmatiques, nous assistons à des comportements collectifs singuliers, pour ne pas dire inquiétants. Une espèce d'égoïsme citoyen qui s'installe par défaut. Par dépit...
Lente résignation qui consiste à acheter un semblant de qualité de vie en fermant les yeux sur les agissements véreux de ceux qui organisent cette relative sérénité.
30 ans que les époux Balkany pillent l'argent public pour se goinfrer comme des gorets, 30 ans qu'ils détournent, rackettent, corrompent, soudoient tout ce qui peut l'être, 30 ans qu'ils règnent en maîtres sur un système mafieux digne des cartels colombiens.. et 30 ans qu'un seul tour de scrutin suffit à les réinstaller confortablement dans leur fauteuil capitonné de l’Hôtel de Ville.
Ne pas y voir une mutation gravissime de nos mentalités serait faire preuve d'autisme.
En échange de quartiers rutilants, de trottoirs bien pavés, d'une sécurité maitrisée et de places en crèche pour tout le monde, les levalloisiens se bouchent le nez et les oreilles depuis des années sans états d'âme. Et au diable la cour des comptes et ses rapports à charge.. Au panier les records de gestion calamiteuse et les 8 400 euros d'endettement par tête de pipe.
La paix et les dorures ont un prix. Celui de la corruption généralisée.
Et avancer l'argument romanesque qui consisterait à dire que les français ont un faible pour les bad boys ne prend plus depuis longtemps...
Donc cette année encore, la Cour des Compte accroche les roustons de Patrick Balkany au bout d'une pique.
Comme si ça avait une incidence quelconque sur ce personnage pittoresque. Les lenteurs chroniques des instructions diverses engagées pour le faire tomber dans la nasse de la justice, ne font que lui muscler les zygomatiques. La confiscation de son immunité parlementaire en 2015 sera également sanctionnée par les mêmes ricanements. Et on le comprend.
A quoi pouvait bien servir un tel privilège? Protégé ou pas, l'escroc à toujours en poche son mandat de député-maire, profite des émoluments princiers qui vont avec, et pénètre dans l'hémicycle la tête haute, l'œil clair et le sourire béat.
Quelle autre démocratie digne de ce nom accepterait sans sourciller de se laisser mépriser à ce point ?
Les limiers de la Cour des Comptes tirent un nouveau trait sous l'addition des turpitudes de la famille Balkany, et brandissent la calculette : 117 millions d'euros...
Tout y passe. Prise illégale d'intérêt, clientélisme, licenciements abusifs, diffamation, gestion publique frauduleuse, fraude fiscale, blanchiment, corruption, fausses déclarations de patrimoine, etc...
Des broutilles accumulées depuis plus de 30 ans, pour lesquelles nos institutions ont fait preuve d'une complaisance telle, qu'elles ont décidé de le promouvoir Commandeur dans l'Ordre du Mérite.
Quel beau pays.
On pourra toujours disserter sur l'utilité de cette Cour qui ne fait que compter, et dont les rapports de plus en plus épais ne servent à rien d'autre qu'a alourdir les armoires vernies de nos ministères. Elle continuera à faire les listes des exactions, incompétences et gaspillages en tous genres de nos élites, et à en étaler les millions perdus dans de belles conférences de presse. Le citoyen en connaitra les bonnes feuilles savamment distillée par nos médias, s'indignera deux ou trois jours, et s'en retournera à son quotidien.
Patrick Balkany de son coté retournera insulter copieusement son opposition au conseil municipal de Levallois, pleurnichera sur le harcèlement dont il fait l'objet, et continuera de sodomiser sans préliminaires cette République consentante qu'il n'a pas fini de souiller.
Les valloisiens eux, s'en retourneront à leur mutisme et refermeront les volets.
Resteront tous ces millions d'euros dilapidés, confisqués aux contribuables, et qui ne leurs seront jamais restitués. Et avec eux les beaux discours ampoulés sur l'exemplarité en politique et l'intégrité de ses acteurs.
Les chômeurs de longue durée sur qui on fait planer un un rabotage en règle de leurs indemnités, ou les allocataires du RSA qu'on veut réinsérer par le bénévolat apprécieront à sa juste valeur cette aberration.
Pour ceux qui maitrisent leur nerfs et qui ont 50 minutes à perdre, le dossier édifiant de complément d'enquête ci-dessous aura valeur d'éclairage. Pour les plus fragiles, il sera conseillé un petit tranquillisant homéopathique avant de lancer la lecture...
Eric.
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